Face à la guerre : quelle attitude ?

Chers amis de L’Église Protestante Unie des Batignolles,

Nous vivons une période tragique. Alors que nous voyions poindre la fin de la crise sanitaire, la guerre s’est invitée à nouveau dans l’histoire, dans notre histoire. En dehors de la sinistre période de la guerre de Bosnie, l’Europe était en paix depuis 1945. La construction de la Communauté Européenne, devenue l’Union Européenne, nous protégeait, nous le pensions, des risques d’une guerre. Mais, par la folie meurtrière et paranoïaque d’un homme, le président russe, le peuple ukrainien, à la porte de notre Europe se retrouve sous le joug de son grand voisin. Les rêves d’un retour de la « grande Russie », comme celle des tsars et celle de l’époque soviétique, provoquent une violence inouïe : celle des armes qui tuent, et celle des mots. « Dénazification » (le président ukrainien est juif !), non reconnaissance de la légitimité même de l’Ukraine, accusations de « génocide ». Le mensonge s’est installé au pouvoir.

L’Europe va changer, les rapports de force dans le monde vont changer. Il nous faut être lucides et implacables dans nos réponses. Mais cela ne doit pas nous faire perdre l’espérance chrétienne que l’être humain peut encore et toujours s’améliorer. Jésus a même dit qu’il fallait « aimer ses ennemis ». Est-ce un rêve impossible ? Un idéal inatteignable ?  Au-delà même de la foi en la résurrection, n’y a-t-il pas là un paradigme pour notre monde et pour chacune de nos vies ? Malgré tout, je t’aime ; même si je te combats et que je dois le faire, tu es créature à l’image de Dieu, tu es frère ou sœur en humanité, pour le pire mais aussi pour le meilleur.

La prédication de ce dimanche 27 février, portera sur l’amour des ennemis, à partir de Matthieu 5,43-48.

En union de prière avec le peuple ukrainien, je vous redis la fraternité qui nous relie, plus forte que tous les chaos.

Jean-Marie de Bourqueney